vendredi 18 avril 2014

Goa, dans la torpeur des twopiques

G-O-A. Goa. Un nom tres court pour un des etats les plus petits de l'Inde, et surtout une ancienne colonie portugaise. Comme le suggere le titre de mon article du jour, ici la torpeur des tropiques atteint son apogee en avril-mai, avant que les trombes d'eau de la mousson ne viennent s'abattre pendant deux mois. Et nous sommes pris nous-memes par cette torpeur car pour le moment tout est chaud: l'air marin qui nous rend gluants et l'eau de la mer qui nous donne l'impression de nous baigner dans du the (eh oui ca existe. Mais attention c'est du the dans des plages de sable fin avec des cocotiers!). Donc je vais ecrire peu: j'espere que vous aimez les photos.



Les portugais se sont incrustes ici jusqu'en 1961 quand meme, soit 15 ans apres le depart des britanniques du reste du pays, et ce sont les indiens eux-meme qui ont fini par ejectuer les portugais par la force. Alors bien sur leur influence s'en ressent encore dans les villes: eglises catholiques, maisons colorees avec des 'azulejos' sur les porches d'entree, cuisine metissee avec du poisson en sauce et du porc braise, et des patronymes qui fleurent bon la lusitanie: Souza, Da Costa, Madeiro.... meme si les gens qui les portent ont le physique indien comme les autres. La curiosite historique du coin est Velha Goa, Goa la vieille, qui pendant quelques siecles etait 'la Rome de l'Asie': une des plus grandes villes du monde a l'epoque, avec des monuments a la gloire de l'Eglise et de la puissance portugaise, et un port par ou passait le principal commerce entre Europe, Inde et extreme-Orient. Aujourd'hui il ne reste que les eglises, dont une qui abrite les reliques de Francois-Xavier, le missionnaire qui a parcouru tout l'Orient, jusqu'au Japon au 16e siecle. Les vieux catholiques de Goa parlent encore portugais, comme par exemple le proprietaire d'un hotel ou nous etions a Panjim, la nouvelle capitale de l'Etat. Nous etions la-bas le dernier dimanche avant Paques et nous sommes tombes sur une procession des plus baroques a travers la ville, avec trompettes funebres et statue du christ ensanglante, sous le regard plutot attentif des habitants hindous et des musulmans.Car oui, ici comme partout ailleurs en Inde, toutes les religions se melangent, et ce qui inquiete les non-hindous, c'est la montee de l'extremisme hindou, puisque tout le pays vote en ce moment (pendant plus de trois semaines, vu la taille du pays!). Vu d'Europe, l'expression 'extremisme Hindou' peut faire sourire, car on imagine les hindous comme de gentils 'hare krishna' qui portent des fleurs et prient devant des statues avec plein de bras. Mais ici ca ne fait rire personne: apres la partition des Indes ex-britanniques entre Inde et Pakistan, et qui a fait des millions de morts a la fin des annees 40, les chretiens de Goa sentent bien monter l'animosite recente contre eux et les musulmans, de la part de ceux qui pensent que seul l'Hindouisme peut incarner ce pays. Le favori des elections est justement un de ces populistes hindous, un vieux moustachu qui promet la lune a ses electeurs et qui traine ses adversaires dans la boue.



Ok, ca c'est la culture. Un peu de legerete maintenant: Goa c'est aussi les plages et une destination mythique des hippies des annees 60. En general les hippies avaient bon gout et en effet, la cote est magnifique. En fait, Goa c'est 100km de cotes, avec une bonne dizaine de plages de sable fin et de cocotiers, des bateaux de pecheurs et des cabanes pour les touristes. Mais des hippies il n'y en a plus, bien sur, entre temps le tourisme de masse est arrive aussi, y compris le tourisme indien (heureusement pour eux). Nous avons donc choisi un endroit epargne par les tour-operators, les grands ensembles et les Mc Donalds (eeh oui, l'Inde millenaire aussi evolue), et nous sommes a Palolem, tout au sud. Ici se melangent une bonne moitie de touristes Indien, des anglais, francais, des russes et quelques autres.  Il y a des echoppes (et des cyber-cafes) mais l'endroit est reste tres simple, avec des barques de pecheurs, des vaches et les habituels chiens qui font les clowns sur la plage. Nous avons une chambre (enfin une cabane) avec vue, Cecile est tres contente, ca se voit a son sourire!

Bon... voila que la torpeur me reprend... je crois que je vais m'arreter la. Prochaine etape: grand bond vers le nord, 1700km vers le Rajasthan la semaine prochaine, en fonction des trains et des bus qui sont encore libres.

La bise a tous --- MARC


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